Retour sur un bijou de cinéma signé Paul Verhoeven.
Basic Instinct est un thriller érotique au suspense insoutenable. Cultissime, ce film est devenu un classique instantané, notamment grâce à la fameuse scène de l’interrogatoire.
Il serait cependant injuste de résumer le film à cela. Basic Instinct, c’est d’abord un film d’acteurs, la rencontre entre deux légendes.
Un duo d’acteurs mémorable.
Michael Douglas dans le rôle de Nick, le flic torturé.
Michael Douglas signe l’un de ses meilleurs rôles, il incarne à la perfection ce flic torturé par son passé et son présent. La justesse et la subtilité de son jeu sont un régal, il est versatile, faussement complexe, excellent. Quand on sait que son film précédent fut « Une lueur dans la nuit », et qu’il enchainera l’année suivante avec « Chute Libre » (l’un de mes films préférés avec lui), on peut dire que le début des 90’s fut un grand succès pour l’acteur. Son charisme incroyable aurait pu écraser tout le reste du casting, mais c’était sans compter sur le second rôle principal.
Sharon Stone, une déesse à l’écran.
Après sa révélation dans le film précédent de Verhoven, Total Recall (qui est génial), la voici partenaire de Michael Douglas, où l’actrice a élevé son jeu jusqu’au pinacle. Avec Casino, Basic Instinct est le sommet de sa carrière. Elle propose un jeu d’actrice d’une ambivalence incroyable. Elle fascine, impressionne, on la craint comme on en tombe amoureux, elle est irrésistible. C’est tout l’intérêt du film. Quand on voit la liste interminable d’actrices qui ont refusé le rôle en raison des nombreuses scènes dénudées (Kim Basinger, Julia Roberts, Mélanie Griffith…), on est heureux qu’il en soit resté une talentueuse pour accepter et maintenant, on ne peut imaginer une autre à sa place.
Féminisme, sexe et adrénaline.
Basic Instinct est un film féministe dans le bon sens du terme. Catherine Tramell est une femme totalement en phase avec ce qu’elle est, avec sa sexualité et ses motivations. Omnisciente, c’en est presque exagéré, nul ne saurait dicter sa conduite. Elle est maîtresse de son plan, de ses décisions, qu’elles soient maléfiques ou sait-on jamais dans la scène finale, peut-être motivé par l’amour. Sa volonté est la seule chose qui sauve Nick d’une mort atroce.
Même face à un danger de mort plus que certain, les instincts primaires seront toujours supérieurs à la raison, c’est le message du film. La tentation sexuelle et la soif d’adrénaline seront ce qui pousse le personnage de Nick à s’enfoncer dans cette spirale psychologique. Durant tout le métrage, on craint pour sa vie. Dans les scènes de tensions extrêmes, on reste accroché à notre fauteuil en espérant qu’il survive. La gestion du suspense est crescendo ce qui nous maintient dans l’histoire sans nous lasser.
Une direction d’acteur au sommet.
Rarement un réalisateur aura dirigé ses acteurs aussi brillamment. Les hommes et femmes complétant le casting ne sont pas en reste et jouent admirablement bien. J’ai l’habitude de tomber amoureux des actrices devant les films, celui-ci fait l’exploit de me faire succomber à deux femmes en même temps. L’autre actrice du film, Jeanne Tripplehorn, est absolument magnifique et signe le plus grand rôle de sa carrière.
Haletant, érotique, explicite, très esthétique et cerise sur le gâteau, sublimé par l’incroyable bande originale de Jerry Goldsmith, Basic Instinct est un chef d’œuvre dont je vous invite à vous délecter (le mot n’est pas choisi au hasard) séance tenante.
Ma note pour Basic Instinct : 17,5/20
Basic Instinct sur Imdb : https://www.imdb.com/title/tt0103772
Michel-Ange LUBRANO