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Highlander de Russell Mulcahy (1986) : Nanar ou chef-d’oeuvre ?

janvier 28, 2022

Un bijou mésestimé.

Pour se détendre entre deux nouvelles sorties, quoi de mieux que de parler de notre Christophe « heh-heh-heh » Lambert national. Highlander de Russell Mulcahy est-il un chef-d’œuvre ou un nanar ? Sur internet vous le savez il n’y a pas de demi-mesure, soit c’est pourri, soit c’est génial. Alors il faut trancher.

Il ne peut en rester qu’un !

Macleod ne croyait pas si bien dire. La réputation d’Highlander a certainement été entaché par les gargantuesques nanars (et navets) qui ont suivi. Toutes les suites sont des films d’une nullité absolue qu’il convient d’oublier pour garder uniquement le premier.

Dans ce premier opus, l’histoire de Connor MacLeod est un bonheur à suivre et on s’attache aux personnages. Les relations entre Macleod et Ramirez, Brenda ou Rachel sont touchantes. Le film nous fait également rire (je pense au duel) et la conclusion est satisfaisante. Le scénario insuffle un caractère tragique au thème de l’immortalité. MacLeod ère dans un monde où il se refuse à s’attacher à quiconque sachant qu’il sera condamné à voir cette personne mourir. Les mortels ont peur de la mort quand MacLeod a peur de vivre.

La conclusion du film est d’une grande poésie. Une fois tous les immortels vaincus et désormais le seul représentant de son espèce, Connor MacLeod se voit récompensé… de la mortalité. Il pourra enfin vieillir, fonder une famille et mourir.

Christopher Lambert en Connor MacLeod

Un casting mémorable

Commençons par notre Lambert au rire légendaire. Christopher pour les Américains, signe ici le rôle de sa vie. Ayant certainement la pire carrière hollywoodienne de l’histoire avec Steven Seagal, c’est bien Highlander qui vient sauver l’acteur du naufrage absolu. Il est excellent dans le rôle de MacLeod. Les rôles précédents de Lambert, Greystoke et Subway, sont les deux autres bons choix de sa filmographie. Après un démarrage aussi fulgurant on aurait espéré une grande carrière, nous avions notre Français à Hollywood !

Malheureusement, ses choix de films vont suivre le cours de l’action Orange, c’est-à-dire toucher le fond et ne plus jamais en sortir. À quelques exceptions (Gideon ou Max et Jérémie), la suite de sa carrière sera toute pourrie. En bon français, je pense bien sur à l’incroyable film Vercingétorix : La Légende du druide roi, qu’il faudrait inventer s’il n’existait pas. La carrière globale de Lambert a déteint pour certains sur Highlander, décidément victime de la fatalité.

Mais revenons aux Highlands d’Écosse, pour parler du partenaire de Lambert, le seul et unique Sean Connery. Alors dans une période creuse de sa carrière, notre Connery va bien choisir ses films à partir de 1986 pour revenir au sommet de sa gloire. Entre Le Nom de la rose et Les Incorruptibles se glisse Highlander. Je l’ai adoré dans le rôle truculent de Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez. En plus d’avoir le meilleur costume du film, il peut imposer tout son charisme. Il écrase totalement la présence de Lambert durant ses apparitions.

Et comme antagoniste, nous avons le Kurgan. Il est une copie Leader Price du Terminator. Mais Clancy Brown qui interprète le rôle est tellement à fond dans son personnage qu’on l’adore. Chaque séquence le mettant en scène devient instantanément culte.

Les actrices complétant le casting sont très bonnes . J’ai trouvé Sheila Gish très touchante dans le rôle de Rachel.

Sean Connery en Ramirez

Nanar ou chef-d’œuvre ?

Eh bien, ni l’un ni l’autre. Highlander est un excellent film d’action en avance sur son temps. D’abord un flop au cinéma, le film est devenu culte au fil des années par sa sortie sur le marché vidéo.

Ce film est précurseur. Les effets spéciaux sont à mes yeux encore tout à fait regardables. L’intrigue bien que tirée par les cheveux nous emporte dans un monde, les années quatre-vingt. Les transitions entre les époques sont excellentes, notamment celle du parking. La fluidité et l’inventivité de celles-ci ont inspiré moult réalisateurs et monteurs par la suite.

S’il n’est pas parfait, Highlander frôle le chef-d’œuvre et n’est certainement pas un nanar.

Son intrigue se suffit à elle-même, la boucle est parfaitement bouclée. Le scénario interdit toute suite. Ceci explique en partie la nullité de l’opus suivant. Il aurait fallu prévoir d’entrée la possibilité d’une suite ou faire un prequel pour continuer la licence.

Fatalement, les bouillabaisses du septième art qui ont suivi ont entaché à jamais la réputation d’un film pourtant excellent, à l’instar de Conan le Barbare. Le premier Conan est un chef-d’œuvre sous-estimé ayant été mis dans le même sac que ses horribles suites de façon injuste. Highlander a subi le même sort.

Pour toutes ces raisons, je vous invite à donner ou redonner une chance à Highlander.

Ma note pour Highlander : 15,5/20

La scène culte de l’entraînement de MacLeod dans Highlander :

Michel-Ange LUBRANO